Frédéric HERBAUT, Guirec QUERRÉ
La parure néolithique en variscite dans le sud de VArmorique
Mise en situation
Le littoral sud-armoricain comprend trois grandes concentrations de monuments néolithiques à destination funéraire : l'embouchure de la Loire, le golfe du Morbihan et la région de Carnac, le pays Bigouden (Boujot et al, 1998 ; Le Roux, 1998). Parmi tous ces édifices, on distingue les tertres et les tumulus qui abritent des caveaux fermés qui se démarquent de l'ensemble constitué par les tombes à couloir ouvert. Le modèle typochronologique adopté dans ce travail propose de voir dans ce premier type le plus ancien témoignage de mégalithisme dans l'Ouest de la France (Boujot et Cassen, 1992; Boujot, 1996).
Cependant, d'autres chercheurs soutiennent l'idée d'une grande ancienneté des tombes à couloir et ils évoquent l'émergence et la coexistence des deux traditions durant le Ve millénaire (Laporte et al, 2002). Le tumulus de Tumiac (Arzon, Morbihan), fouillé en 1853, est l'un des premiers sites ayant livré des objets de parure appelés à devenir célèbres. La relation des fouilles désigne ces perles et pendeloques comme étant en "jaspe" (Fouquet, 1857 et 1862). Par la suite, une étude minéralogique attribue l'appellation de "callaïs" à ces pièces (Damour, 1865), bien que l'identification à un gisement reste sans réponse. Mais les travaux de Lacroix déterminent que c'est en fait la variscite qui constitue la matière des échantillons géologiques ou
Bulletin de la Société préhistorique française
2004, tome 101, n° 3, p. 497-520